Explications sur la chirurgie intime
Les discussions qui entourent l’anatomie intime féminine sont depuis toujours teintées de gêne, de mystère et d’inconfort. Je constate ce malaise presque quotidiennement dans le cadre de ma pratique. Les femmes qui je rencontre dans mon bureau m’avouent souvent avoir attendu longtemps avant de se décider à consulter. Pour plusieurs, le fait que je sois une femme a été l’élément convaincant.
À cette pudeur, s’ajoute couramment un manque de connaissances tant au niveau de la terminologie utilisée pour décrire le sexe féminin que pour distinguer les diverses interventions esthétiques et correctrices proposées. Je remarque beaucoup de confusion et désinformation à ces égards.
Leçon d’anatomie
Avant d’établir la distinction entre les différentes procédures qui existent, il importe de bien comprendre l’anatomie du sexe féminin. Vulve et vagin sont parfois, à tort, utilisés de façon aléatoire. Or, ces termes ne désignent pas la même chose. La vulve englobe les composantes visibles des organes génitaux externes : le clitoris, les grandes lèvres, les petites lèvres et l’entrée du vagin. Le vagin est l’organe interne. Il s’agit du tube musculo-membraneux qui sert lors de l’accouchement ou des relations sexuelles avec pénétration.
Permettez-moi d’insister sur un fait : lorsqu’on parle du sexe féminin, il n’existe tout simplement pas de normalité ou de perfection. Certaines femmes ont des lèvres mineures plus allongées qui dépassent le repli des grandes lèvres (ce qu’on appelle une hypertrophie), d’autres ont des lèvres asymétriques. La peau peut prendre une coloration rosée, brune ou encore violacée. Comme la forme d’un nez, la dimension d’une poitrine ou la couleur d’une chevelure, les variations sont infinies. La diversité est la norme, les malformations sont rares.
Ceci dit, les parties intimes féminines, au même titre que n’importe quel attribut physique, peuvent être la source d’inconfort, de complexes importants, et avoir un impact sur l’estime personnelle ou l’épanouissement sexuel.
Labiaplastie
La labiaplastie, aussi appelée chirurgie des lèvres mineures ou nymphoplastie, est une intervention esthétique. Elle vise à réduire la taille ou modifier la forme des petites lèvres. Le désir d’avoir recours à cette chirurgie peut découler d’un complexe ou d’une gêne physique lors des rapports sexuels ou de la pratique de certaines activités physiques comme l’équitation ou la bicyclette.
La chirurgie se fait sous anesthésie locale, avec ou sans sédation, et dure en moyenne une heure. J’utilise deux méthodes chirurgicales, soit la technique « wedge » qui consiste à enlever une portion triangulaire de la petite lèvre, et la technique « trim » qui implique le retrait de la totalité de l’excédent de peau. La chirurgie est parfois accompagnée d’une réduction du capuchon clitoridien. Le retour au travail peut se faire après quelques jours, mais la reprise des relations sexuelles doit attendre environ trois semaines.
Rajeunissement vaginal
Le rajeunissement vaginal, ou vaginoplastie, est une tout autre intervention. Elle a pour but de resserrer ou raffermir la paroi du vagin dans le cas de relâchement, de sécheresse ou de problèmes de sensibilité causés par la maternité, le vieillissement ou les débalancements hormonaux. Le traitement peut se faire chirurgicalement ou au moyen de diverses technologies comme le laser ou la radiofréquence. Cette intervention n’est pas offerte dans ma clinique actuellement.
Quelle que soit l’intervention que vous envisagez, que votre motivation soit de nature esthétique ou fonctionnelle, assurez-vous de faire appel à l’expertise d’un médecin expérimenté. Il importe également de choisir un professionnel avec qui vous êtes à l’aise et qui est capable de vous expliquer la procédure avec simplicité et clarté. Discutez de vos préoccupations et de vos attentes avec le plus de franchise possible et surtout n’hésitez pas à poser toutes vos questions.